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Confessin' The Blues


(Sunbirds)


[Date de rédaction: Dimanche 11 Mai 2003]



Confessin' The BluesCe groupe lyonnais, les Sunbirds, existe déjà depuis plusieurs années mais est trop discret et tourne peu sur la région (avis aux organisateurs !). Malgré cette réserve des scènes blues, ses membres ne disposent pas moins d’un répertoire intéressant qui leur a donné l’occasion d’enregistrer, en 1999, cet album qui propose six morceaux. "Une démo" me suis-je dit. Il n’en est rien. Une fois la galette mise dans le lecteur, je devais me rendre compte que seuls le "tribute to" Big WALTER et Little WALTER et "Confessin’ The Blues" de Walter DAVIS sont en dessous des cinq minutes, le reste atteignant plus de 9 minutes!
Le morceau d’ouverture, "Sunbeur", est un long instrumental où l’harmonica tient la première place ; Harp AISSA y est très en avant. Ce titre, une composition de Harp AISSA, est suivi de "Mazëllt Nächfa" du même auteur. On comprend, d’après les notes de pochette, que cette chanson chantée en arabe est un hommage qu’Aïssa rend à son père. Là aussi, la musique est lente, longue, langoureuse. L’harmonica et la guitare se partagent la vedette. Cette langueur se révèle, au fil des morceaux, être la marque de fabrique des Sunbirds.
L’exception qui confirme la règle est le "I Had My Fun" de Walter JACOB où le rythme est un peu plus soutenu.
"Souvenirs", la troisième et dernière œuvre créditée à Harp AISSA est un blues lent. Encore une fois, on ne peut que saluer le travail fait à l’harmonica qui montre qu’Aïssa est un musicien remarquable sur cet instrument.
Sur chacun des morceaux, la guitare de Henry OLLIVIER apporte un accompagnement discret. On sent le désir d’une certaine finesse de jeu qui ne laisse pas la place à la démonstration technique. Ce jeu retenu est d’ailleurs très agréable sur le "Oriental Toddle" de Walter JACOB qui clôture le CD et où le mariage entre l’harmonica et la présence d’une rythmique métissée sud-américaine donne l’impression d’interpréter du Santana sans en faire (et vice-versa).
La basse et la batterie sont respectivement tenues par Djamel BENNADJI et David (remplacé depuis par Xavier RUBIN), Jean-Michel GROSSI apparaît aux congas.
Même si les plages sont longues, ce qui par ailleurs semble inhérent au style des Sunbirds, on aimerait bien en avoir encore un peu, ce qui constitue une bonne raison pour aller les écouter en concert dès que possible.
Au bout du compte, il s’agit d’un bon album d’ambiance, pas agressif et tout en douceur, à écouter sans modération.

( Autoproduit 1999 )

Article paru dans La Gazette de Greenwood No 52.

© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Mercredi 21 Mai 2003