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Riding With The King


(Eric CLAPTON et BB KING)


[Date de rédaction: Jeudi 01 janvier 1970]



Riding With The King2 grandes pointures dans une Cadillac noire rutilante de tous ses chromes, c'est ce que l'on peut voir sur la pochette du dernier disque des sieurs CLAPTON et BB KING, " Riding With The King ".
Ce titre éponyme qui ouvre l'album laisse supposer un bon album, plein de blues, plein d’énergie.
Le morceau est bien rythmé, bien dansant, et vous présente le duo CLAPTON/BB KING comme étant une bonne recette.
D'ailleurs, l'impression s'affirme avec " Ten Long Years " qui suit et les solos de CLAPTON qui coulent toujours de façon aussi évidente, les notes aigrelettes de BB qui vibrent toujours autant qu'il le faut.
" Key To The Highway " de BROONZY, joué au dobro par CLAPTON, est un régal et on se prend à rêver d’être en présence d'un second album de la trempe de " From The Cradle ".
Malheureusement, c'est sans compter sur le titre suivant, " Marry You ", pollué par la boite à rythmes. Le son est racoleur au possible, à se croire sur une chaîne de radio commerciale. D'un coup, on regrette que Simon CLIMIE ait produit ce disque (il était déjà le producteur du précèdent album d'Eric CLAPTON, " Pilgrim ").
" Three O'Clock Blues " est un blues lent ou CLAPTON et BB KING alternent phrasés et solos. Le son de CLAPTON est très proche des solos de " Have You Ever Loved A Woman " sur l'album " 24 Nights " ce qui est un réel plaisir.
" Help The Poor " voit s'ajouter la présence de Jimmie VAUGHAN pour un morceau au rythme très balancé, très chaloupé, où le frangin justifie très bien sa place.
" I wanna be " est nettement plus rock que le reste. Si le chant de CLAPTON rappelle l'album " August ", qui n'est pas le meilleur album que Slowhand ait fait, on sent aussi que BB n'est pas autant à l'aise que dans un bon blues.
Heureusement, la suite est beaucoup plus plaisante puisque le titre " Worried Life Blues " est interprété à la guitare acoustique par nos deux compères, accompagnés par une rythmique minimale. L’intimité qui se dégage de cette interprétation réjouit l'auditeur.
Qui pourra s’empêcher de taper du pied, voire de danser sur " Days Of Old " ? Ce rock met en exergue le dynamisme de BB KING et la jovialité dont il fait preuve sur scène.
Le contraste est saisissant avec le blues qui suit " When My Heart Beats Like A Hammer ", un long blues ponctué de solos qui séduit et titille forcement l'oreille de l'amateur de blues. Si l'intro laisse présager quelque chose de bon, la reprise de " Hold On I'm Coming " d'Isaac HAYES n’était, a mon avis, pas indispensable et j'ai rapidement déchanté à son écoute. BB KING n'est pas plus à l'aise que sur " I Wanna Be " et le style de ce titre dénote avec l'ambiance générale de l'album. Par contre, si vous aimez BB KING (comment pourrait-il en être autrement ? ), vous serez servi, et bien servi, en écoutant " Come Rain Or Come Shine " qui clôture cet album. On y retrouve l'esprit un peu jazzy, un peu intimiste, auquel BB nous a habitué.
Pour conclure, je pense sincèrement que cet album est très bon, même si il ne donne pas à écouter les légendes que sont CLAPTON et BB KING au plus haut de leur art. On peut regretter des arrangements un peu trop à la mode du jour, on peut maudire les boites à rythmes qui sont à mon avis trop souvent utilisées. Il faut reconnaître que suffisamment de morceaux sont excellemment joués pour mériter leur place dans la discothèque du bluesman averti. De plus, à part " Worried Life Blues ", le jeu des guitaristes Andy FAIRWEATHER LOW et Doyle BRAMHALL II sur tous les titres, en fait un album indispensable pour tous ceux qui aiment les 12 mesures conjuguées sur 6 cordes.

( Reprise [9362-47612-2] 2000 )

Article paru dans La Gazette de Greenwood No 21.

© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Jeudi 18 Octobre 2001