News







Overqualified For The Blues


(Brian BLAIN)


[Date de rédaction: Mardi 13 Septembre 2005]



Overqualified For The BluesPremier contact avec l'objet : une jaquette jaune passé, comme une couverture de livre atteinte par le soleil, effet rétro garanti. Le tout se présente comme une fiche signalétique avec la photo d'identité du canadien Brian BLAIN. Au verso, une autre photo maintenue par un trombone où Brian pose avec un dobro ; on s'attend à un album acoustique, sans doute roots.
Tout commence dans un bar, ou plutôt une ambiance de bar avec des personnes qui discutent. Le sax (Jim GALLOWAY) entame, un poil jazzy. La voix sexagénaire de Brian vient se coller dessus, calme, et nous déroule sa "Saab Story". Puis, toujours aussi décontracté, la voix toujours aussi sûre, ce sont ses réflexions sur le blues dans l'industrie du disque ("Blues Is Hurting" mais aussi l'avant-dernier titre "One More Weasel"), suivies d'un titre bluegrass sur lequel Brian joue enfin du dobro, épaulé par un violon et une mandoline (Michael Jerome BROWNE qui tient aussi parfois l'harmonica ou la guitare). L'éponyme "Overqualified For The Blues" ne pouvait être autrement que blues pur bourbon, s'écoulant d'une National 1932. Le blues, il ne sera pas difficile à choper avec "Sailing Blues" racontant un couple se faisant emporter à peu de temps d'intervalle par la maladie. Autre titre poignant, "Enfant choisi", avec l'histoire de cette mère qui perd ses enfants et se décide finalement à en adopter un. Là, le texte est chanté en Français avec un accent des plus séduisant. Vous le constaterez, Brian BLAIN est donc plus qu'un excellent interprète. Il a le talent affûté pour écrire des textes simples (une seule reprise sur l'album : "I'm A Little Mixed Up"), ancrés dans le quotidien, qui causent à son auditoire. La prononciation est claire, pas de mâchage de mots, on sent le soucis d'être compris. Pour chaque morceau, on a l'impression que Brian est proche de vous, qu'il se tient à vos côtés pour vous conter ses chansons.
Cette démarche entre blues et folk, empreint de sensibilité et en toute simplicité, avec pour ambition de vous emmener dans son univers pendant quelques minutes, n'est pas sans me rappeler un album tel que le sublime "Harvest Moon" de Neil YOUNG ou les productions de Martin STEPHENSON.
Afin que l'aperçu de ce disque soit complet, on notera le titre "Hi-Tech Blues" qui saura parler aux auditeurs qui liront cette chronique sur le net et "Peace" où Harry MANX joue de la slide et Paul REDDICK de l'harmonica.
Le livret qui illustre cet album adopte la même présentation soft et rétro que la jaquette, il contient les textes de chaque morceau et chacun est accompagné d'une anecdote le replaçant dans son contexte.
Quand tant de soin et de bon goût sont apportés au fond et à la forme, on ne peut que dire qu'une chose : Bravo !

( Northern Blues Records [NBM0011] 2005 )


© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Mercredi 14 Septembre 2005