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Conférence-concert de Jack BON


au cinéma Les Amphis



[Date de rédaction: Samedi 06 Mars 2004]


Ca y est, le festival A Vaulx Jazz est lancé! Ce festival de Jazz qui a lieu annuellement en mars dans la banlieue lyonnaise, a initié sa version "off" avec la programmation du film de Wim WENDERS, "The Soul Of A Man", les 5, 6, 7 mars, la projection du 6 mars étant suivie par la conférence-concert de Jack BON.
Ayant déjà vu l'intéressant film du projet de SCORCESE, c'est cette conférence qui fut l'objet de mon choix.

Jack BON n'est pas le premier venu dans la région lyonnaise. Il a en effet une carrière certaine derrière lui, au sein du groupe rock GANAFOUL. Proposant depuis plusieurs mois cette conférence intitulée "Blues Boom", Jack BON présente en fait un historique du blues, de sa naissance jusqu'à l'heure actuelle.
Vaste programme !

Sur le fond, les éléments historiques qui sont présentés ne sont guère discutables bien qu'aujourd'hui quelques thèses divergentes existent par ci et là, qui ne sont pas forcément dénuées d'intérêt d'ailleurs mais restent souvent à un niveau de détail hors sujet pour ce genre de conférence. Jack, loin des polémiques, s'appuie plutôt sur des faits classiques et peu aptes à être remis en cause, voire proches du cliché, qui permettent de cerner et assimiler facilement les caractéristiques et les bases historiques de cette musique. Parmi les personnalités citées et interprétées, on retrouve de façon non exhaustive Bessie SMIRH, Ma RAINEY, Mississippi John HURT, Elmore JAMES, Lightnin' HOPKINS, Muddy WATERS, Howlin' Wolf, Willie DIXON.

Pour la forme, Jack BON est un bon guitariste. L'interprétation de morceaux en tant qu'exemples au discours ne permet pas d'installer une ambiance comme pourrait le faire un vrai concert. Par ailleurs, même si on sent bien que "toute la musique qu'il aime, elle vient de là, elle vient du blues", son passé sur les scènes rock l'influence encore beaucoup aujourd'hui et teinte son jeu. Ces aspects ne m'ont pas pour autant choqué et rendent même l'approche plutôt intéressante. Autre curiosité, l'emploi exclusif de la guitare électrique, avec ou sans bottleneck, est bien entendu justifié pour la période chicagoane mais m'a laissé perplexe pour des morceaux historiques qui ont été enregistrés originellement en acoustique. Ce choix instrumental reste cependant cohérent avec le style de Jack.

Finalement, le public y trouve son compte car si cette conférence-concert ne s'adresse pas aux esthètes, elle apporte à la plupart des auditeurs les fondements à connaître pour décrypter l'histoire du blues et la musique jouée par ces représentants.


© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Samedi 20 Mars 2004