Jean-Jacques MILTEAU et Mighty Mo RODGERS
à Saint Chamond
[Date de rédaction: Mercredi 17 Octobre 2001]

Cette année, le festival de Jazz de Rive de Gier recevait Jean-Jacques MILTEAU et Mighty Mo RODGERS. Etant donné l’organisation très décentralisée du festival, le concert avait en fait lieu à Saint Chamond (42), à un peu plus de 50km de Lyon.
La soirée a commencé avec quelques titres joués par Jean-Jacques et Manu GALVIN à la télécaster. Pour avoir assisté à un concert de Jean-Jacques MILTEAU et Manu GALVIN quelques mois plus tôt, je dois avouer avoir été agréablement surpris par Manu GALVIN à la guitare électrique. Il a pris de beaux solos et le fait d’être debout (plutôt qu’assis comme les deux fois précédentes où je l’avais vu) le rend finalement plus dynamique, plus vivant, et attire beaucoup plus l’attention. Jean-Jacques MILTEAU, fidèle à lui-même, a été exemplaire techniquement. Il a joué plusieurs morceaux d’horizons bien différents, gigue irlandaise, musique sud-africaine, bref son show " pédagogique " habituel (oui, oui, celui avec les mêmes vannes téléphonées) avec Manu revenu pour l’occasion à l’acoustique sur une Takamine (soit dit en passant, je n’ai vraiment pas de chance avec Manu car son son en acoustique était assez désagréable, surtout une corde qui frisait - problème d’approvisionnement de corde paraît-il...).
Pour la suite, Bobby RANGELL au saxo est venu prêter main forte. Bobby, en plus d’être un excellent musicien, est un personnage hors pair qui s’amuse constamment sur scène. Lors de ses solos, il a des mimiques et prend des postures qui font sourire mais, ne nous trompons pas, quel souffle ce petit bonhomme ! Quel talent ! De plus, Bobby RANGELL joue aussi de la flûte traversière (je ne connaissais et n’avais vu que Johnny HEARTSMAN le faire) et a su intelligemment placer cet instrument (avouez qu’en blues, c’est quand même pas évident).

Après quelques morceaux comme " Insouciance " de l’album " Bastille Blues ", Jean-Jacques MILTEAU a enfin annoncé l’invité tant attendu, Mighty Mo RODGERS. Accompagnés de André CHARLIER et Benoit SOURISSE respectivement à la batterie et à l’orgue Hammond, le groupe nous a servi un ou deux titres joués tous ensemble, avant que Jean-Jacques ne nous laisse avec Mighty Mo RODGERS. Mighty Mo a alors surtout joué des extraits de son dernier album " Blues Is My Wailin’ Wall ", notamment " Sweet Soul Music ". Il est toujours aussi débordant de sentiments dans sa musique.
Il la vit du fond du cœur et ça se sent. On retrouve le côté fervent du gospel, l’aspect swinguant de la soul. Lors de ce concert, j’ai pu apprécier son jeu aux claviers, sa voix, et la grandeur humaine de cet homme.
Jean-Jacques ayant rejoint la scène, le public a pu apprécier la couleur du nouveau MILTEAU. En effet, c’est une petite révolution de voir à quel point Jean-Jacques MILTEAU a su rendre sa musique humble vis à vis des autres instruments. De ce fait, la présence de l’harmonica, qui n’est plus prédominante, se mêle mieux aux autres sonorités et il y a une sorte d’équilibre, d’osmose entre les musiciens qui fait que MILTEAU...ne fait plus du MILTEAU. On a alors écouté de superbes interprétations, dont " Gone Fishin’ " que l’on trouve sur " Blues Is My Wailin’ Wall ", commencé sous une forme pleine d’humour et qui fut très entraînante. Pour finir le show, le public a chanté " Gloria " avec Jean-Jacques (au chant), ce qui donna lieu à un rappel demandé par une standing ovation. On eut droit à un standard de twist, histoire d’essayer de faire danser un peu la salle.
Article paru dans
La Gazette de Greenwood No 37.
© Philippe ESPEIL
- Dernière modification: Samedi 27 Octobre 2001