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Tomasz DZIANO, Abaji, Kelly Joe PHELPS


au Radiant



[Date de rédaction: Samedi 12 janvier 2002]



La soirée annoncée par Le Radiant, salle de spectacle de Caluire et Cuire, tout proche de Lyon, était consacrée ce mardi 26 novembre au blues. Un blues certes "borderline" puisque la tête d’affiche était Kelly Joe PHELPS et, la première partie, Abaji qui est d’origine libanaise.
Tomasz DZIANO
Mais tout d’abord, et pour émoustiller les oreilles des spectateurs avant les concerts suscités, en guise de préambule, au bar, c’est Tomasz DZIANO qui jouait une partie de son répertoire en hommage à John Lee HOOKER. Seul sur scène, tantôt à l’électrique, tantôt à l’acoustique, il nous a interprété quelques morceaux du regretté John Lee, dont les célèbres "One Bourbon,One Scotch, One Beer" et "Boogie Chillen". Mais aussi d’autres morceaux moins connus car, Tomasz y tient, HOOKER gagne à être connu et ne s’arrête pas à quelques hits comme "Boom Boom". Il joua aussi certaines de ses compositions comme "You Have No Mercy" tirée de son dernier album en date "Prodigal Son".
Tomasz fut fidèle à son image, captivant le public alors qu’il a une attitude très simple sur scène. Son jeu toujours aussi fin, est impressionnant tant il a su intégrer les tics et gimmicks de John Lee, nous faisant ainsi revivre de nostalgiques minutes de blues profond. Parmi les musiciens que j’ai pu voir en France, il est actuellement le seul qui sache aussi bien interpréter la musique de John Lee HOOKER.
Pour un morceau, Fred BROUSSE, qui passait par là, est venu ajouter une touche d’harmonica.

Abaji
En quittant le bar pour la grande salle, c’est Abaji qui nous accueillait dans son univers.
Comme je le disais plus haut, le blues libanais d’Abaji est quelque peu exotique vis à vis de la musique afro-américaine que nous avons l’habitude d’entendre. La voix éraillée et pleine d’inflexions se laisse porter par la musique lancinante.
Soit à la guitare qui est parfois jouée avec un archer, soit à la guitare-sitar (instrument incroyable à cinq cordes, avec les touches du manche creusées), ce sont de longues parties de musiques orientales, plaintives et vaporeuses, qui nous ont été données. Abaji est généreux sur scène, il parle beaucoup avec le public, raconte son histoire, et on a le sentiment de partager ainsi un peu de son monde.
Je n’ai personnellement pas retrouvé de trace de blues dans sa musique, mis à part l’emploi du bottleneck sur certains titres (bottleneck parfois remplacé par sa flûte en bambou...), mais peu importe ; les sons qu’il manie en artisan donnent un résultat musicalement très intéressant, et offre à l’esprit de s’ouvrir, ce dont nous avons toujours besoin.

Kelly Joe PHELPS
Enfin, Kelly Joe Phelps a rejoint ses guitares sur scène. Commençant son concert par "Tailor John", issu de son dernier album "Sky Like A Broken Clock", puis alternant entre jeu au slide et "simple" picking, il nous a joué des morceaux d’une sensibilité particulière. En effet, si Kelly Joe PHELPS n’est pas bavard et semble plutôt introverti, sa musique coule de ses guitares avec une aisance et un style étonnants. Le touché de ce musicien est remarquable.
Le chant a un côté narratif et implorant, Kelly nous raconte des histoires.
Même si le rythme semble redondant, la voix reste belle et se promène entre murmure et falsetto.
Le picking de PHELPS, puisant aux sources du Mississippi et du Piedmont, nous a joué un blues à la fois sophistiqué par la minutie du jeu, et basique par sa mise en scène. Folk, presque country, toujours un peu blues, ce sont ces ingrédients qui ont séduit le public et qui font la personnalité de Kelly Joe PHELPS.
Après trois rappels, il est reparti en nous laissant dans la tête de bien beaux chapelets de notes plaintives.

Article paru dans La Gazette de Greenwood No 49.

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© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Samedi 14 Décembre 2002