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John CRAMPTON, Brown Sugar, Bill PERRY


à Salaise sur Sanne



[Date de rédaction: Mardi 15 Octobre 2002]



La nuit du blues de Salaise sur Sanne a eu lieu cette année, le 3 octobre. L’affiche était encore une fois alléchante avec John CRAMPTON, Brown Sugar, et Bill PERRY en tête d’affiche. Une sélection hétéroclite qui était susceptible de plaire à tout public.

John CRAMPTON
La soirée débuta donc avec John CRAMPTON, britannique de son état, et musicien solo sur scène. Il chante, joue sur une National steel de 1930, de l’harmonica, et frappe du pied sur une boite en bois. Pour avoir chroniqué récemment son dernier CD "Live’n Stompin’ Vol.2", je savais qu’il fallait s’attendre à une musique assez inhabituelle, surtout dans la façon de jouer de la National steel.
Je ne fus pas déçu. En effet, bien que seul et assis sur sa chaise, ce bonhomme se donne à fond dans son jeu. Il dégage une énergie surprenante et produit une musique très dynamique. Je devrais dire très rythmique car, pour compenser le manque de section rythmique, il frappe du pied sur sa caisse de bois plate et produit ainsi un son sourd et puissant.
Sa façon de jouer sur sa National est également violente et l’harmonica sert d’accompagnement rythmique.
Doué d’une voix rauque, John CRAMPTON chante le blues avec conviction, dans son style, forcené.
Ce que j’écoutais en album, une fois projeté sur scène, m’a totalement conquis.
Ce fut le cas du public qui se trouva entraîné dans les rythmes quasi obsessionnels de CRAMPTON.
Ayant commencé par "Who’s That Talking", John a joué la moitié des titres présents sur son dernier album. Ainsi, "Million Miles", "Walk With The Devil", "Baby Please Don’t go", "Love To You" se sont succédés.
Paradoxalement, le morceau qui force le respect de la musique de CRAMPTON, fut "Raven", un instrumental aux sonorités espagnoles.
Le rappel s’est limité au standard "Pick A Bale Of Cotton".

Sandra MENDENGUE
La deuxième partie, sans être une surprise pour moi, était celle dont j’attendais le plus. Brown Sugar, ce groupe lyonnais est constitué notamment de Sandra MENDENGUE, chanteuse dotée d’une très belle voix, et de Fred BROUSSE, guitariste et harmoniciste talentueux.
Dès les premières notes, Fred a soulevé le public avec un instrumental particulièrement enlevé. Pour un tour de chauffe, ce fut percutant. La musique de Fred, c’est notamment son jeu de guitare qui est actuellement époustouflant. Pour l’avoir vu joué plusieurs fois avec toujours beaucoup de plaisir, j’ai cette fois-ci était scotché par tant d’énergie. C’est clair, Fred a pris de l’assurance dans ce groupe, et n’hésite pas à se lâcher. Précis, plein de feeling, le swing et le blues sont deux des ingrédients principaux de sa musique.
Fred BROUSSE
Avec Sandra au chant, ce duo s’amuse sur scène, se complaît dans des titres allant du Chicago blues au swing jazzy, en passant par la soul et le rythm’n blues. La voix de Sandra est puissante, pleine de gouaille. Une voix à la Koko TAYLOR et que l’on rencontre peu dans les jeunes groupes aujourd’hui.
L’accompagnement n’est pas de reste. Si le assiste et le batteur sont restés discrets pendant tout le set, ils n’en ont pas moins été efficaces, apportant une rythmique sans faille.
Le claviériste Kouki PORTELLANO est un autre très bon musicien, prenant des solos inspirés et tout à fait appropriés.
Bref, ce groupe m’a fait une formidable impression. Des progrès notables (je les avais vus au début de leur formation et c’était déjà très bien) les amène à un haut niveau de qualité. Ils ont développé un style bien à eux et nous ont permis de passer un excellent moment.
Bill PERRY
Bill PERRY n’avait plus qu’à bien se tenir. Après les deux parties précédentes, il fallait pouvoir maintenir la pression. Cette grande personnalité du NYC blues, courant blues-rock à la mode, empoignant sa télécaster, nous a administré un premier titre dans un style très hendrixien. Il a d’ailleurs enchaîné sur "Little Wings" sur une strat’ blanche. Joué d’abord note pour note, cette reprise a pris un tour plus personnel dès le premier solo.
Ainsi, Bill PERRY a fait un show où la guitare était l’instrument principal.
Débordant d’énergie et de puissance, le blues-rock de ce New-Yorkais a fait le bonheur des membres du public les plus rockeurs. Côté blues, je n’ai pas le sentiment que le cœur y était. Le gros son et la virtuosité de cet excellent guitariste ne prêtaient pas ce soir-là beaucoup d’émotions. Il faut dire qu’après le jeu tout en finesse de Fred BROUSSE, les cascades de notes de Bill PERRY m’ont paru bien peu chaleureuses.
Un petit moment de répit pour mes oreilles fut les titres où Bill a joué sur un superbe dobro. Assis près de la scène, sa musique s’est alors montré tout de même plus intimiste et finalement plus intéressante.
Le rappel fut un hommage à Hendrix et c’est, je pense, ce qui est globalement à retenir de sa prestation, même si, il nous l’a montré, il est capable de plus subtiles parties de guitare.



Article paru dans La Gazette de Greenwood No 47.

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© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Lundi 21 Octobre 2002