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Johnny WINTER,
Shemekia COPELAND,
Robert CRAY


au festival Jazz A Vienne



[Date de rédaction: Mercredi 10 Juillet 2013]



Johnny WINTER
Pour cette édition 2013 de Jazz A Vienne, l’affiche de la traditionnelle soirée blues était à la hauteur de la renommée de ce festival : Johnny WINTER, Shemekia COPELAND, et Robert CRAY.

Johnny WINTER était le premier à s’engager sur la scène et, pour toutes les personnes avec qui j’ai pu discuter à l’issue de ce concert, ce fut un choc. Nous le savions en mauvaise santé depuis longtemps et, il faut bien l’avouer, nous étions heureux de le voir en concert avant qu’un jour, inévitablement, il ne soit plus en mesure de tourner. Masqué derrière un paravent noir tenu par 2 personnes du staff, Johnny a été amené au micro, assis sur une chaises à roulettes… Stupéfaction ! Un sentiment de tristesse nous a envahi.
Puis le set démarrant, les morceaux s’enchainant, Johnny WINTER nous assura qu’il avait encore de beaux restes dans les mains. Le son n’était pourtant pas à son avantage, d’abord confus puis s’améliorant un peu, et le volume sonore de son guitariste accompagnateur, Paul NELSON, couvrait parfois largement les phrases que le Texan tirait de sa guitare. Fidèle à son image, arborant son habituel chapeau de cowboy, celui-ci orné de deux têtes de serpent, l’albinos joua principalement des titres très rocks, agrémentés de standards ("Johnny Be Good", "Dust My Broom", ...). Il nous rappela ses années passées au côté du géant Muddy WATERS avec par exemple l’emblématique "I Got My Mojo Working" maintes fois repris. On pouvait alors retrouver sur scène l’électricité que Johnny WINTER a voulu insuffler dans son dernier album "Roots" après 7 ans d’absence des studios. Ce soir-là, cette légende, même essouflée, a mérité ses applaudissements .

Shemekia COPELAND
Le second set confié à Shemekia COPELAND ne devait pas être une surprise pour nombre de personnes habituées dans le public du théâtre antique puisque la chanteuse occupait déjà l’affiche onze ans plus tôt, le 02 juillet 2002. Elle revenait toutefois avec l’expérience de 3 albums supplémentaires qui ont vu la jeune New-Yorkaise affirmer son style au fil des ans. Son set fut largement à la hauteur de la réputation de ce groupe : dynamique, chaleureux, mélant de façon très équilibrée soul, blues, rock et gospel.
Une mention spéciale est à attribuer à son fidèle guitariste Arthur NELSON, inspiré et expressif. Un magnifique musicien et également leader. Seul son jeu parfois trop rock serait à modérer.
On retiendra volontiers quelques moments forts lorsque Shemekia rend hommage à son père, le regretté Johnny COPELAND, figure du Texas blues décédée en 1997, lorsqu’elle nous raconte l’ambiance des églises qu’elles fréquentait avec sa grand-mère, prétexte à un gospel modernisé, ou encore l’atmosphère régnant sur le théâtre antique durant quelques minutes de chant a cappella.
Shemekia COPELAND ne cesse de progresser et ce second passage à Jazz A Vienne fut encore un succès.

Robert CRAY
Voir Robert CRAY en concert était l’un de mes rêves, lui qui fut à l’origine de ma culture blues dans les années 80 avec comme autres stars de l’époque Eric CLAPTON et Stevie Ray VAUGHAN.
Depuis ces années, je suis la carrière discographique de Robert CRAY et son approfondissement soul tout en conservant cette patte guitaristique, précise et claire.
C’est exactement sous ce profil qu’il s’est présenté à nous sur une scène malheureusement peu éclairée. Le set s’est focalisé en grande partie sur le contenu de son dernier album "Nothin but love" sorti l’année passée. Ainsi, on eut droit a des titres comme le swiguant "A Memo" associé à d’autres incontournables comme "Because Of Me" en version ralentie qui donna l’occasion de longs solos.
Le bassiste funky, Richard COUSINS, qui bouge beaucoup en comparaison de Rober CRAY ne faisait pas qu’assurer la rythmique mais occupait la scène ; Jim PUGH s’est montré excellent aux claviers.
La prestation très bien rodée, très professionnelle, nous a permis d’appércier le jeu léché, net et sans bavure de Robert CRAY ; Du grand art. La voix de Robert CRAY, sa qualité et sa maîtrise, est en concordance avec le succès jamais démenti qu’il obtient depuis si longtemps et cette place de star qu’il s’est forgé dans le monde du blues.
Au rang des stars internationales du blues, après avoir vu sur cette scène de Vienne BB King, plusieurs fois Buddy GUY, il ne me reste plus qu’à espérer un prochain passage de Eric CLAPTON à Jazz A Vienne (à ma connaissance, la dernière fois c’était en 1997 avec Marcus MILLER).


© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Jeudi 11 Juillet 2013