Vitas,
Bill DERAIME

au festival Les Francophonides à Vernaison

[Date de rédaction: Lundi 23 Mars 2015]

A quelques kilomètres au sud-ouest de Lyon, la petite ville de Vernaison a son festival, Les Francophonides, tourné vers tous les aspects culturels liés à la francophonie. La musique en fait bien sûr partie et, cette année, il a été choisi d’ouvrir les portes au blues. A l’affiche : Vitas en première partie de Bill DERAIME. Le métissage du blues et du Français est toujours source de discussion, tout au moins d’interrogation. Mais Vitas, le régional de l’étape, a déjà payé son dû au blues et au rock dans sa formation précédente et c’est un nouveau répertoire plus orienté chanson française que Nicolas VITAS est venu nous présenté pour la 5ème édition de ce festival. Pour cela, son acolyte est Gérard VEDECHE, spécialiste de la guitare métallique National sur laquelle il utilise parfois un bottleneck et lui aussi a déjà montré que le blues occupe toutes ses phalanges. Le nouveau répertoire de VITAS fait la part belle à la chanson française avec des compositions personnelles où se mêlent souvent l’humour (« Ce Que Je Voulais Dire »), des textes ciselés, pour un résultat très humain et plein de sensibilité (« vider Son Sac », « Pêcheur De Centimes »). Nicolas VITAS a beaucoup communiqué avec le public. Gérard VEDECHE alterna guitare et lap-steel et joua même un titre au ukulélé. Cette recette fut payante et le public conquis.

Mais le public s’était aussi surtout déplacé pour Bill DERAIME. A l’origine ancré dans le blues, voilà maintenant bien des années qu’il a opéré un virage vers le reggae. Aucune surprise donc à ce que son tour de chant débute par plusieurs titres reggae. Puis les styles se sont faits plus variés et le concert fut un hommage aux plus grands titres de Bill DERAIME. Pour avoir commencé avec « Babylone », le vieux « Faut Que J'me Tire Ailleurs » et le magnifique blues « Plus La Peine De Frimer », on eut droit entre autres à « Avant La Paix », « S’coue-toi ! », l’inévitable « Esclaves Ou Exclus », « Laisse Couler », « Je Rêve », « Entre Deux Eaux ». J’ai découvert un titre en hommage à Ray CHARLES et il termina son set sur un morceau en Anglais. Ils ne manquaient plus que « Qu'est-Ce Qui Fait Bouger Le Gé ? » et « Je Me Sentais Mal » pour que je sois totalement comblé. Comme a son habitude, Bill ponctua son set de petits textes militants critiquant le système, la société de consommation, et dénonçant l’exclusion. La grosse surprise fut l’absence du fidèle Mauro SERRI, remplacé pour l’occasion par le remarquable Pascal ‘Bako’ MIKAELIAN qui officia à l’harmo mais joua même un peu de slide le temps d’un titre.
Le public acquis à la cause de Bill n’était pas à convaincre et ce fut un gros succès pour Bill, mais également une réussite pour ce festival qui ne demande qu’à grandir et qui, avec cette affiche, a su faire un excellent choix pour des spectateurs qui ont répondu présents à l’appel.

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© Philippe ESPEIL - Dernière modification: Lundi 23 Mars 2015