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Mouss, Tao RAVAO et Vincent BUCHER


à l'Esplanade de St Etienne



[Date de rédaction: Mardi 08 Avril 2003]


Mouss
Dans le cadre du Festival des Musiques Du Monde, L’esplanade de Saint-Etienne présentait, le 19 mars, Mouss en première partie de Vincent BUCHER et Tao RAVAO.
Si je connaissais déjà Mouss pour ces concerts auxquels j’ai pu assister dans la région lyonnaise, la venue de Vincent BUCHER est par contre plus rare et je me suis donc rendu à cette soirée.

Mouss a commencé son set par la reprise de "So Long" à la guitare (oui, Mouss joue aussi de la guitare !), seul.
Ensuite ses compères habituels, Stéphane SARLIN et "Titi" ABDELATI l’ont rejoint sur scène. "Titi" est au djembé, et Stéphane marie divers instruments de percussion orientale mais se consacre tout de même plus particulièrement à la guitare.
Reprenant des morceaux de son dernier album "Le Swing Du Marabout", Mouss ayant retrouvé sa contrebasse, le groupe nous a donné un blues métissé, complètement dans le concept du festival avec un esprit "d’ici et d’ailleurs".
Un côté jazzy apporté par le son chaleureux et sensuel de la contrebasse, des accents orientaux véhiculés par les résonances du djembé et le chant, la guitare électrique créant le lien entre ces courants.
Mouss a fait un show très pro, semblant à l’aise devant un public relativement nombreux et sensible à ces musiques "exotiques", il s’est montré également bon instrumentiste. Ses textes en français sont intéressants, parlant de tous les petits riens qui composent notre quotidien ("Les Infos", "Whisky", "L’Habitude Et La Routine"), avec un point de vue à la fois réaliste et parfois humoristique comme "Le Parasite". L’interprétation de "Les Anciens", abordant d’une certaine manière une des difficultés de l’intégration en France, fut un moment émouvant.
J’ai toujours un peu de mal à accrocher au jeu de Abdelati, les percussions et la musique maghrébine étant deux domaines que je connais trop peu. Cependant, son implication au sein du groupe ajoute une couleur typique à la musique.
Stéphane SARLIN m’a impressionné. Son jeu est très fin, il jongle entre phrasés blues et jazz, aussi à l’aise avec l’un qu’avec l’autre. Rien de flamboyant cependant, mais un sens du rythme et un à propos toujours très juste. C’est un plaisir de l’écouter participer de cette façon à cette formation.

Vincent BUCHER
La musique de Tao RAVAO et Vincent BUCHER est principalement basée sur des chants et des textes malgaches. Bien entendu, comme sans doute la quasi totalité du public, je n’ai donc pas compris un mot des chansons. Par contre la musique, elle, interpelle plus et permet d’écouter quelque chose d’original.
Sur le plan instrumental, Tao a utilisé plusieurs instruments. Le premier fut une sorte de lyre liée à une calebasse (un kabosy ?) et posée à plat sur les genoux. Ensuite une guitare électrique plus "classique" mais rectangulaire et avec une sonorité qui trahissait une construction caractéristique et enfin un dobro joué au bottleneck. Tao maîtrise avec merveille et avec dynamisme ces instruments.
Parmi les morceaux non malgaches, il y eut un hommage à Nelson MANDELA, quelques évocations louisianaises, et quelques autres en anglais, les plus blues de leur prestation.
Vincent BUCHER est à l’harmonica et on a là un formidable musicien. Dommage (à mon goût) qu’il ne joue pas plus souvent sur la région et qu’il n’aborde pas plus un répertoire blues. Il est effectivement doué d’une très bonne technique, et joue lui aussi de façon très dynamique. Sa musique reste très rythmique mais lorsqu’il prend les solos, c’est à chaque fois un petit feu d’artifice.
Il s’est montré inspiré et pas du tout répétitif, ce qui donne beaucoup d’attrait à son jeu.
Le rappel a donné l’occasion à Tao RAVAO de jouer "Hé Là Bas" sur une lapsteel.
Ils étaient accompagnés par Karim TOURE aux percussions, et je n’ai malheureusement pas retenu le nom du bassiste (Henri ?).


© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Mercredi 30 Avril 2003