Maurice John VAUGHN, BJ EMERY, Velvet McNAIR
à l'Espace Tonkin
[Date de rédaction: Jeudi 04 Mars 2004]

La tournée des Chicago Ambassadors n'avait commencé que depuis quelques jours que ces protagonistes, Maurice John VAUGHN, B.J. EMERY, et Velvet McNAIR, posaient leurs valises à Lyon, la ville de leur accompagnateur de haut vol et tourneur pour l'occasion,
Fred BROUSSE.
L'Espace Tonkin qui avait l'honneur de recevoir ce beau monde, avait été pris d'assaut par un public venu relativement nombreux pour un milieu de semaine.
Maurice John VAUGHN, n'est pas pour rien une des figures incontournables du Chicago blues. Depuis des années qu'il est dans le circuit, dont une période avec A.C REED, son mentor au sax, il a de quoi assurer le show et c'est ce qu'il a fait en lançant cette soirée. Tout d'abord, ce fut la voix, grave pour amuser la galerie, puis puissante au chant et un peu soul. Une belle voix chaude avec laquelle il conquit le public dès les premières phrases. Le premier titre fut effectivement suffisant tant on pouvait sentir le public attentif. Sa présence sur scène fut agréable, mêlant l'humour de façon à créer entre chaque musicien et les spectateurs une atmosphère détendue.
Son jeu sachant allier finesse, sonorité jazzy et tension blues, voire violence fut également de toute beauté.
A ses côtés, B.J. EMERY accompagnait de quelques notes de trombone. Discret au début, on le sentit se mettre à l'aise, prendre de l'assurance, les solos se succédant. Maurice lui céda la place au chant et là, B.J EMERY m'a scotché. Rien de théâtral, non, mais en toute simplicité un chanteur qui a la foi en son chant. Le style et la manière lui aurait permis de chanter seul du gospel, il avait alors l'aura pour cela. Sa voix profonde et fortement expressive, peut délivrer une basse étonnante que son physique ne laisse pas deviner. Entendre un tel chanteur ce soir-là, fut un vrai bonheur.

Ainsi eut lieu la plus grande partie du concert, Fred étant cette fois-ci plutôt effacé, mais prenant tout de même quelques solos dont il a le secret. Son jeu à la guitare est toujours aussi
époustouflant. A côté de pointures telles que VAUGHN, EMERY, ou quelques semaines plus tôt
Zora YOUNG, Fred semble boosté et nous livre à chaque fois de superbes parties de guitare. En revanche, il eut moins l'occasion de jouer à l'harmonica.
Avoir sur une même scène Maurice John VAUGHN et Fred BROUSSE croisant le manche, cela crée des moments inoubliables. Je sais maintenant où Fred est allé en partie puiser son style

Puis la dame de la soirée fit son entrée en scène. Une entrée forcément remarquée tant la plantureuse Velvet McNAIR était moulée dans un robe rouge vif. Au micro, c'est un mélange d'énergie et de sensualité. La voix ample est belle et juste, jamais forcée. Elle se trouve là à l'opposé des shouters et maîtrise au contraire complètement ses effets. Dotée d'une remarquable présence scénique, elle aussi marie l'humour et la sensibilité.
La facétieux Maurice n'est jamais très loin derrière la chanteuse et ces deux-là ont mené le spectacle à son terme dans une ambiance sympathique et décontractée.
Sur la fin et pour quelques titres, une troisième guitare fut laissée à un invité régional en la personne de Gaspard OSSIKIAN. En tant qu'invité, pas trop à l'aise et ne sachant trop comment se placer, il a cependant pris quelques solos cinglants qui ont donné un bon aperçu de ses capacités à manier la six cordes. A revoir sous peu avec son groupe stéphanois habituel, les Wanana Blues Blasters.
"Fred Blues",
Album disponible sur 
© Philippe ESPEIL
- Dernière modification: Samedi 20 Mars 2004