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Monster Mike WELCH


au James Café



[Date de rédaction: Dimanche 29 janvier 2006]



MMW SignatureLe James Café des grands soirs accueillait, devant un public nombreux et compact, l’enfant du blues de Boston, le monstrueux (au sens d’exceptionnel) Mike WELCH. Pour n’être pas passer inaperçu fin 2004 aux côtés de Nico Wayne TOUSSAINT, ce concert ne devait donc pas être raté. En effet, à l’issue de cette tournée en France, Monster Mike WELCH a enregistré un excellent album (son quatrième - outre moult participations dont Mark HUMMEL, Shemekia COPELAND, Sugar Ray, Johnny WINTER - alors que ce gamin n’a actuellement que 26 ans !) "Cryin’ Hey !" avec un sous-titre qui nous dit tout : "Monster Mike WELCH plays The Blues".
Mike est certes jeune mais il fait cependant état de service auprès des plus grands du blues. Il a une expérience déjà remarquable et s’est déjà créé un style même si ces influences reviennent encore parfois à la surface.
C’est un excellent guitariste qui n’hésite pas à se donner et le public du James Café a pu le constater. Particulièrement expressif, doté d’une présence énorme, quand il joue sa guitare (dont on se demande comment elle ne finit pas tordue à la fin du set), il accroche son public. Ce guitariste a un vibrato redoutable et est l’auteur de bends renversant. Même s’il met à mon goût encore beaucoup de notes dans ses solos (la fougue de la jeunesse ?), il sait aussi poser des moments de répit où sa musique peut respirer et le public apprécier ces contrastes.
A signaler des perles que l’on ne retrouve pas sur l’album : la plus belle version de "All Your Love" que j’ai pu entendre en live. Même pedigree pour un "Catfish" dépouillée avec Mike seul à la guitare, et une bonne dose de frisson qui vous remonte dans le dos.
Derrière Mike, une rythmique devenue habituelle pour l’écurie Dixiefrog assure en tout terrain avec Francis CAMPELLO à la basse, Vincent DAUNE à la batterie, et pour l’occasion Christophe BOURUMEAU à la guitare.
Cryin' Hey
L’album est sans doute moins explosif mais est un excellent souvenir de cette soirée tant on y retrouve quasiment tous les titres joués.
Le personnel est à la auteur du résultat : Nick MOSS tient la guitare, on retrouve au piano un des Bluetones de Sugar RAY en la personne de Anthony GERACI. La basse est accordée à un autre Bluetones qui a joué aussi aux côtés de Hubert SUMLIN et Big Walter HORTON. Warren GRANT est le batteur de Mike.
Comme la quasi-totalité de l’album, le titre d’amorce est une composition, un blues lent. Dès l’intro, nous ne pouvons que constater que Mike est un excellent guitariste, et dès le premier couplet un très bon chanteur avec une voix collant bien au style de sa musique. Dans ce chant, on peut retrouver certains traits propres à Buddy GUY comme le falsetto, un vibrato léger en fin de phrases, et puis une sorte de rage. Il faut voir Mike se jeter vers le micro sur "A Thrill To Be A live".
D’autres titres sont bien sûr plus rapides, jump ou rock’n roll, "Joaquin Riley" en hommage à son fils, "They Call Me Monster Mike", "Just Like A Foll".
"Everybody" me fait énormément penser à du Bob MARGOLIN.
Je vous parlais de bends renversant, c’est ce que vous trouverez sur des titres comme "One Of These Days", "A Thrill To Be A live" où, avec le bottleneck, ils contribuent avec plus ou moins d’importance à l’ambiance.
Outre la reprise épurée de "My Daily Wish" de Robert Lockwood Jr, le bassiste Michael WARD amène "This High, High Cost Of Leaving", et le reste n’est que compositions que l’on sent très personnelles de la part de Mike et notamment, on l’a vu plus haut, depuis la naissance de son fils.
Mike WELCH, signe là un album remarquable et s’impose selon moi comme un guitariste et chanteur majeur pour le blues. Rater un de ses concerts serait une erreur, donc guettez son passage près de chez vous et n’hésitez pas.

( Dixiefrog [DFGCD 8601] 2005 )


© Philippe ESPEIL Dans les emails, remplacez _A_ par @ - Dernière modification: Dimanche 29 janvier 2006